C’est frappant comme tous les médias parlent de « référendum » et non d’une consultation, concernant Notre Dame des Landes. Ce vocabulaire est bien celui des pro-aéroport. Parler de « référendum », c’est prendre parti.
Juridiquement, il ne s’agit pas d’un référendum. Le droit (article 72-1 de la Constitution) ne permettant pas à une collectivité de préparer un référendum local (« ayant force de décision ») sur un sujet de compétence étatique, le “referendum” annoncé le 11 février par F. Hollande s’est donc transformé en simple “consultation locale” n’ayant que « valeur d’avis », suite à une ordonnance écrite pour la circonstance (ordonnance n° 2016-488 du 21 avril 2016 relative à la consultation locale sur les projets susceptibles d’avoir une incidence sur l’environnement, puis Décret 2016-491 du même jour publié au J.O. le 24 avril).
Le périmètre avait été choisi suite à une enquête Harrys pour le PS en automne 2015, qui indiquait 65% d’électeurs favorables dans le département, soit une montée de 6% en un an. Organiser une consultation sur ce périmètre garantissait un succès. Au bout du compte, seuls 27,84% des inscrits ont mis un bulletin OUI dans l’urne (22,62% ont mis un NON). Pour mémoire, dans la ville de Nantes, 23,03% des incrits ont voté OUI et 23% NON (100 voix d’écarts sur 181.968 inscrits). Et les personnes situées sur le couloir aérien, les plus exposées aux nuisances de l’aéroport actuel, ont voté majoritairement « NON » à l’aéroport de Notre Dames des Landes.
Aujourd’hui, voilà où nous en sommes : Google nous permet de voir qu’il existe encore de nombreux médias nationaux (RTL,France Info, LCI, Le Parisien, Le Figaro, Libération, etc) et locaux (Ouest France, Le Dauphiné Libéré…) qui reprennent le terme « référendum » des pro-aéroport, et accréditent ainsi la légitimité de cette consultation populaire.
Parler encore de « referendum », c’est réécrire l’histoire. Les mots choisis ont un sens, et l’emploi d’une expression erronée par les médias fait penser que par cette consultation, le peuple s’est exprimé et a fait son choix. Cela est faux, pour de multiples raisons, à commencer par le périmètre de la consultation, qui fut choisi précisément pour assurer une victoire aux partisans du « oui ».